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L’expression de la fragilité est au cœur des concepts et du processus de l’artiste plasticienne Carole Chebron. Elle imagine des dispositifs convoquant des objets – ou leurs fragments – déployés dans l’espace. La charge symbolique de ces objets d’études tient une place particulière dans son travail. Les symboles, les images qu’ils transmettent communément sont transformés, écorchés, égratignés, renversés, inversés, rendus ambigus et ambivalents, pour aboutir au final à une lecture énigmatique et fort singulière de ces formes installées.
« L’objet m’intéresse quand il devient suggestif, dévoile une de ces particularités, un profil inattendu. ce qu’il m’intéresse de dévoiler à travers eux, et par leur intermédiaire, c’est la fragilité des êtres, la précarité de l’environnement dans lequel nous évoluons, nos fragilités individuelles et sociétales, et aussi la fragilité de notre patrimoine naturel et culturel (…) Ma pratique réside dans la création d’un chemin poétique entre le sens historique, politique, culturel des choses, l’usage habituellement donné à certains objets, et ma ré-interprétation plus personnelle, émotionnelle et affective de ces formes choisies, de ces matériaux sélectionnés. C’est dans ce chemin, à double sens, que se révèle l’essence de mon travail. » Carole Chebron
« Carpet(te) » est un dispositif composé de bras et de jambes en porcelaine (ou grès porcelainique). Ces membres (des moulages des propres bras et jambes de l’artiste) sont suspendus et/ou installés au sol. Ils se reflètent et s’allongent dans l’espace habité, jusqu’à sembler se fondre au-delà des murs… Rendus précieux et fragiles par leur transmutation dans ce matériau porcelaine, ces demi-bras et demies-jambes, ouverts dans le sens de leur longueur, comme évidés, ont été distendus et morcelés. Ils mettent ainsi en évidence ce qu’on appelle « l’enveloppe corporelle ». Ils ne sont plus que peau, une peau que l‘on aurait trop étirée, expression imagée d’une fatigue excessive, d’une charge mentale enfin revendiquée… Carole Chebron approfondit et fait évoluer depuis plusieurs années ce sujet de prédilection de la charge émotionnelle de l’humain, à travers différents projets d’installations qu’elle intitule « Les états ». …
…« Carpet(te) » donne corps aux rôles multiples que nous sommes amenés à jouer au quotidien et qui, quelquefois, nous assaillent, nous rattrapent, nous étirent, jusqu’à parfois nous mettre en miettes au sens propre comme au figuré… Tous ces rôles que nous voulons jouer à la perfection, au risque de s’y perdre et d’éprouver un sentiment profond de morcellement, pour finir comme une « carpette » !
Avec cette nouvelle installation « Carpet(te) », l’artiste renoue avec ce langage du corps dont elle a fait son sujet de prédilection, et dont elle nous dévoile tous les états. Que peut bien nous dire notre corps sur le monde, sur nos vies contemporaines en perpétuel mouvement ? Avec Carole Chebron, la sphère privée infuse dans la vie publique, et ce qui semblait familier devient d’un coup étrange. Carpet(tes) entre en résonance avec l’oeuvre de l’artiste américain Robert Gober (né en 1954), qu’admire particulièrement Carole Chebron, et chez qui – comme chez elle – la puissance des œuvres est plus à ressentir qu’à expliquer, partant le plus souvent d’objets domestiques ou familiers (éviers, portes, et notamment des pieds…). F. Bodet
Tribune de Genève, 14./15.09.2024
C’est pas coton
« C’est pas coton » est visible au Musée Dom Robert, et de la Tapisserie du XX ème siècle, à la Cité de Sorèze jusqu’en 2026
À venir
01/2025 Solo Show …stand-by… Centre d’art – Le Safran – Amiens
02/2025 « Les vies Fabuleuses » – Théâtre de la Garance, Cavaillon
03/2025 Solo Show – CAC Pontmain
Passées
Le dispositif Carpet(te) est composé de bras et de jambes en porcelaine. Suspendus, ils se reflètent et s’allongent dans l’espace de la Fondation Bernardaud.
Carpet(te) nous parle de ces rôles multiples que nous jouons au quotidien et qui, quelquefois, nous assaillent, nous rattrapent, nous étirent, jusqu’à parfois nous mettre en miettes au sens propre comme au figuré!
« 1400°C. Porcelaine et moi, émois »
À la Fondation Bernardaud jusqu’en mars 2024
350 moulins à vent tourbillonnent sur le rocher de la « Fontaine aux Murmures » comme autant de voix activées par l’énergie sonore et visuelle du vent,
dans le Jardin Anglais au Château de Fontainebleau.
Sonore, poétique et symbolique, le dispositif « Du vent, juste du vent… » est une réactivation de l’œuvre initialement installée dans l’ancien cimetière, à la Maladrerie Saint-Lazare, en 2016. La mémoire des âmes était ainsi activée par le vent.
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« Grandeur Nature » une exposition du Musée de la Chasse et de la Nature hors les murs, au Jardin Anglais du Château de Fontainebleau.
Exposition du 14 mai au 17 septembre
Commissariat : Christine Germain-Donnat et Jean-Marc Dimanche.
La céramique, entre art et artisanat, pratique ancienne, connaît un nouvel engouement en France. La technique, loin d'être figée, permet aujourd'hui de figurer le vivant. Et la matière qui pourrait sembler inerte permet de travailler sur le mouvement... Avec • Judith Cernogora conservatrice du patrimoine, en charge des collections contemporaines au Musée national de Sèvres • Carole Chebron artiste plasticienne « Formes vivantes. » Voilà le beau nom de l’exposition qui se tient en ce moment-même à la Manufacture et au Musée de Sèvres, jusqu’au 7 mai prochain. Une exposition qui place la céramique au cœur. Et qui brise, par ces œuvres qui montent, s’élèvent, se structurent, la distinction entre l’inerte et le vivant, entre le statique et le mouvement, entre la chose vue et l’œuvre perçue, le doux et le rugueux, le lisse et le rocailleux, entre l’histoire de l’art et l’histoire des sciences, aussi. Une exposition contemporaine, vivante aussi par les artistes qui la peuplent, les techniques qui la dessinent, le progrès qui la sous-tend.
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