Les états

«Tirailler»

« Les états » ou l’expression du doute et d’une certaine fragilité. On y retrouve « Des têtes » et la question de l’identité, « Pommes d’A » et la difficulté du choix, « les Soucis » et ses silences inquiets, « Tirailler » coûte que coûte ne rien lâcher, pour les principales installations. D’un état à l’autre, ces dispositifs traduisent tous, sans exception, une impossibilité d’avancer, ils viennent faire vaciller certaines de nos croyances, dissoudre quelques illusions et bousculer certaines valeurs.

Une Réussite

« Une réussite », 86 Feuilles de porcelaine, 120 x 180 cm, 2019

« Une réussite » se compose de fines feuilles en biscuit de porcelaine façonnées par mes soins. A l’image d’un château de cartes. « Une réussite »est une structure qui s’appuie sur des fondations fragiles, qui peuvent s’effondrer à tous moments…« Une réussite » est à l’image d’une construction qui repose sur certaines valeurs, certaines croyances que l’on pensait solides mais qui peuvent s’écrouler ! Toute relative à chacun d’entre nous, elle nous renvoie aussi à notre propre expérience et nous propose un espace réflectif sur l’idée que l’on se fait d’une réussite !

Tirailler

« Tirailler » c’est être dans l’indécision entre plusieurs désirs.Ici, il y a des mains tronquées et de petits doigts crispés, elles forment des cercles parfaits, immuables, qui se répètent, et se répètent encore dans l’espace. Les mains sont moulées, presque identiques. Il y a les mains au sol, ancrées dans le réel et celles d’en haut qui semblent avoir du mal à trouver l’équilibre. Le fil de soie circule, sous tension, de bas en haut, il se tend sur son passage de main en main. Les mains portent en elles un désir de perfection; elles sont partout à la fois, elles s’accrochent et ne lâchent rien !!!! 

« Tirailler », Fil de soie, biscuit de porcelaine, plâtre, cire, dimensions variables, 2018/19

« Tirailler », Fil de soie, biscuit de porcelaine, plâtre, cire, 2018/19

Les Soucis

« Les Soucis »sont ici au nombre de cinq, mais il leur arrive d’être plus nombreux. Ce sont cinq demi-jambes, audacieusement tronquées sous le genou par Carole Chebron qui les rend ainsi inaptes à se reconnaître dans le pied antique ou la jambe qui marche. Les pieds crispés, moulés, identiques et répétés, dérangent…

Stéphanie Le Follic-Hadida, Musée Languedocien –Montpellier, 2010

« Les Soucis », demi-jambes en biscuit de porcelaine, Kunsthaus Langenthal, Suisse, 2006

autres expositions:

« Eleven Stevens », Bruxelles 2020

« regards complices », Musée Languedocien – Montpellier, 2010

« Anima Animalia », 15ème Biennale de Céramique – Châteauroux, 2009

« Céramique Fusion », 2 Angles – Espace d’art contemporain, Flers, 2007

« fragile », Kunsthaus Langenthal, Suisse, 2006

« Les Soucis », Eleven Steens, Bruxelles, 2020

Pommes d’A

« Semblables aux pommes d’amour qui, une fois croquées, s’avèrent souvent fades et décevantes, « les Pommes d’A » de Carole Chebron, d’un rouge caramel tentateur soulèvent la question de la séduction facile et du triomphe des apparences. L’installation se compose de deux cent quatre-vingt-deux pommes de faïence suspendues au plafond, réalisées en série et recouvertes d’un émail industriel rouge et bon marché. L’amour dont la pomme est le symbole, est ainsi évoqué sous son aspect le plus vénal et le moins romantique. Le spectateur invité à progresser dans l’installation est rapidement stoppé par les pommes qui, installées à des hauteurs différentes, forment soudain un rideau difficile à pénétrer. Les ombres projetées sur le mur contribuent à sauter le regard tandis qu’une odeur d’essence naturelle de fruit rend l’atmosphère de la pièce étouffante.

…Cynique mais pleine d’humour, l’Installation « Pommes d’A » dénonce les manières agressives et envahissantes de notre société de consommation tout en invitant à une réflexion salutaire.» C. Germain

« Pommes d’A », Musée de la Céramique de Rouen, Faïence émaillée, dimensions variables, senteur d’A, 2004
« Pomme d’A », photo sur alu 50 x 70 cm, 2006

« Pommes d’A », Jardins privés, jardins publics, Aldebaran, Castries, photo 50 x 70 cm sur alu, 2007

« Subterranean Garden », Crypte de Saint pancréas, Londres 2006

Plein les bottes

« Plein les bottes », Bottes en plastique, plâtre, cire, peinture à l’huile, graphite, 2007

Move on

« Move on », échasses en verre, 2008

Des Têtes

Au départ, une petite histoire : celle d’un moule de tête de poupée trouvé dans les décombres d’une fabrique de jouets à Montreuil. Donné par une amie, ce moule est le seul objet que Carole Chebron n’a pas véritablement choisi. Il s’est imposé.

La lecture d’un ouvrage, Les bébés jumeaux, montrant des ouvrières d’usine submergées par des têtes de poupées en cours de fabrication, a achevé de convaincre l’artiste qu’il y avait là matière à jouer. Jouer avec différents matériaux, jouer avec cet étrange objet : une tête sans identité. La règle du jeu fut de ne jamais rien jeter des tirages peu concluants, des têtes fragmentaires.

« Des têtes », carreaux de plâtre, collection permanente Musée de la Céramique, Rouen
« Des têtes », terre crue, Paris; 2002
« Des têtes », terre crue, eau, bois, bâche en plastique, 100 x 400 cm, Paris, 2002

« Des têtes », Latex, Exposition Fantômes et cauchemars, Espace culturel de Beauvais, 2011

« Des têtes », terre crue, cellophane, pointes, Espace culturel de Beauvais, 2011

« Couronne des têtes », terre cuite, 30 x 30 cm, 2002
« Désir », photo 50 x 70 cm, 2004
« Etat seconde », plâtre, 35 x 40 cm, 2017