« Grandeur Nature » une exposition du Musée de la Chasse et de la Nature hors les murs, au Jardin Anglais du Château de Fontainebleau.
Carpet(te)
1400 oC. Porcelaine et moi, émois à la Fondation Bernardaud, Limoges – jusqu’au 30. mars 2024
« Silk Belt » …fait suite au jardin des retours.
De grandes tiges en bois, plantées ou posées à différentes hauteurs et en nombre, sont partiellement recouvertes de graine en porcelaine et/ ou en verre. Elles font référence aux oeufs de papillons.
Les graines se sont des oeufs de papillons (bombyx mori), qui vont devenir des chenilles (vers à soie).
Silk Belt fait référence à «La route de la soie» qui désigne un ré- seau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe et que la Chine souhaite réactiver aujourd’hui. Elles incarnent l’idée d’incubation, de gestation, mais aussi l’idée du voyage et de l’échange !
Allez Allez
Invitée par la Maladrerie Saint-Lazare et la Galerie nationale de la tapisserie, dans le cadre de l’exposition «Autour d’une même terre», consacrée à l’identité terre-céramique du Beauvaisis, Carole Chebron investit les jardins de la Maladrerie avec une création autour de la mémoire et de l’enfermement.
Réalisées en biscuit de porcelaine, quelque mille clochettes sont réunies en une grappe jaillissant du mur extérieur de l’ancien logis, bâtiment aujourd’hui en attente de restauration. Livrées aux courants d’air, au vent mais aussi au grand calme, elles tintent ou se taisent comme autant de petites voix en écho à l’enfermement.
La main qui ouvre ou qui ferme, qui décide de l’histoire, qui prévient ou alerte en agitant des clochettes, en faisant tourner des crécelles. Multipliée en autant d’êtres, la main mène le visiteur dans les méandres de l’enfermement arbitraire. Moulée en cire microcristalline, elle devient légèrement translucide selon la lumière. Devant le logis, elle enserre des crécelles fichées sur de hauts piquets de bois qui semblent avancer comme une armée de lépreux; dans un arbre, elle maintient entrouvertes des cages à oiseaux suspendues.
« Les adventices » pour dire le rejet de la société envers les ostracisés. Longtemps dites « mauvaises », ces herbes ont ici la fragilité et la transparence du verre. Réalisées avec des baguettes de verrier, elles sont assemblées, emboîtées les unes dans les autres. Elles disent aussi l’oubli en portant avec elles, le souvenir de la Cristallerie de Clichy, manufacture célèbre pour la beauté de ses presse-papiers qui ferma ses portes en 1885 et dont il ne reste rien aujourd’hui.
Dans la chapelle, 380 « Pommes d’A » sont réunies; cette création s’impose d’elle-même dans de nombreuses installations de Carole Chebron depuis 2002. Elle intègre l’architecture de bois réalisée par le Cabanon Vertical lors de son exposition Géométries Variables à Beauvais en 2014. La micro-architecture mise en place dans la chapelle évoquait alors la séparation entre reclus et personnes saines qui suivaient le même office sans se voir. Dans cet espace à part, les « Pommes d’A » renforcent la puissance symbolique du lieu où s’expriment les liens entre sacré et profane, entre recueillement et réclusion.
Du vent, juste du vent… dans l’ancien cimetière, 350 petits moulins à vent plantés dans le sol, selon trois hauteurs différentes. Ici, la memoire des âmes est activée par l’énergie sonore et visuelle du vent. Douces par une simple brise, ces voix deviennent entêtantes, voire angoissantes, par grand vent.
La part des anges
Que reste t-il de l’extraordinaire aventure de la cristallerie de Clichy? Touchée par l’absence de traces que l’activité de la cristallerie a laissé sur la ville, j’ai imaginé quelques souffles, des résonances cristallines de passage sur la ville. A travers un univers sonore, une installation de brindilles de verres (rebus du verrier) et la création de deux vidéos, réalisées à partir d’une boule de rampe et d’un «presse-papiers», objets emblématiques de la cristallerie; j’ai souhaité éveiller l’intangible, faire resurgir les fragments d’existences humaines et matérielles, souffler l’énergie qui coulait à travers l’activité de la cristallerie.
Jardins privés, jardins publics, Aldébaran, Castries, 2012/2007
« L’ATELIER, ENTRE EXPÉRIENCES ET DÉSORDRES »
sur invitation de Frédéric Bodet à la Biennale de Châteauroux – Le corps – L’atelier – Le paysage (videostills)
« Morte Nature », Musée de la Céramique, Rouen, végétaux en porcelaine, alumine, 2004
L’idée de l’installation Nature Morte a été inspirée à Carole Chebron lors d’une visite au musée de la Céramique où sont conservées des boiseries du XVIe siècle présentant un herbier peint. Nature Morte est un herbier de seize mètres carrés, composé de végétaux de porcelaine posés sur un lit d’alumine. Il est installé au sol de la salle des boiseries. Recouvertes d’une fine couche de barbotine, les plantes ont été passées au four. Saisi dans la porcelaine, pulvérisé à la cuisson, le végétal a laissé place à son empreinte, capturée dans la pâte. La lumière joue un rôle particulièrement important dans cette installation, donnant aux fleurs de porcelaine, évanescentes et fragiles, le relief nécessaire pour se détacher de la blancheur immaculée de l’alumine. C. Germain
POMMES D‘A
« Pommes d’A », Musée de la Céramique de Rouen, Faïence émaillée, dimensions variables, senteur d’A, 2004
« Semblables aux pommes d’amour des fêtes foraines qui, une fois croquées, s’avèrent souvent fades et décevantes, « les Pommes d’A » de Carole Chebron, d’un rouge caramel tentateur soulèvent la question de la séduction facile et du triomphe des apparences. L’installation se compose de deux cent quatre-vingt-deux pommes de faïence suspendues au plafond, réalisées en série et recouvertes d’un émail industriel rouge et bon marché. L’amour dont la pomme est le symbole, est ainsi évoqué sous son aspect le plus vénal et le moins romantique. Le spectateur invité à progresser dans l’installation est rapidement stoppé par les pommes qui, installées à des hauteurs différentes, forment soudain un rideau difficile à pénétrer. Les ombres projetées sur le mur contribuent à sauter le regard tandis qu’une odeur d’essence naturelle de fruit rend l’atmosphère de la pièce étouffante. ..Cynique mais pleine d’humour, l’Installation « Pommes d’A » dénonce les manières agressives et envahissantes de notre société de consommation tout en invitant à une réflexion salutaire.» C. Germain
LES ÉCRANS
« Les écrans », Musée de la Céramique, Rouen, tissu et papier porcelaine, 2004
Cette oeuvre se compose d’une vingtaine de lames de porcelaine emmaillotées dans du fil de nylon et suspendues au plafond. Les écrans sont présentés seuls ou assemblés par deux ou par trois. La lumière donne à chaque pièce son sens et ses dimensions. Par transparence, chaque écran, épais d’un à deux millimètres seulement, révèle alors l’empreinte de dentelles, la trace d’un voile.